SAPL séronégatif obstétrical : caractéristiques et prise en charge à partir d’une étude européenne - 22/11/19
Résumé |
Introduction |
Le syndrome des antiphospholipides (SAPL) séronégatif constitue une nouvelle entité avec la présence de caractéristiques cliniques de SAPL, en l’absence d’anticorps antiphospholipides conventionnels.
Patients et méthodes |
Nous avons réalise un appel à observation européen de patientes avec au moins un critère clinique de SAPL obstétrical (critères de Sydney), en l’absence d’anticorps antiphospholipides conventionnels mais avec la présence d’au moins un anticorps antiphospholipides non criteria parmi : anticorps anti-annexine V, anti-phosphatidyléthanolamine (anti-PE), anti-prothrombine/phosphatidylserine (anti-PS/PT), et/ou anti-bêta2-glycoprotéine 1 Immunoglobuline A (anti-β2GpI IgA).
Résultats |
Nous avons inclus 187 patientes issues de 12 centres universitaires européens (Italie, Autriche, Espagne, France), d’un âge médian de 32 ans [18–44], dont 80 % de femmes caucasiennes (n=150). Au moins un critère clinique de SAPL (critères de Sydney) était présent chez toutes les femmes, avec 35 % de patientes ayant présenté au moins 3 fausses couches précoces (n=66), 32 % ayant un antécédent d’au moins une mort fœtale in utero (n=60), 23 % ayant un antécédent d’au moins une naissance prématurée avant 34 semaines d’aménorrhée (SA) liée à une éclampsie, prééclampsie sévère ou insuffisance placentaire (n=43). Neuf patientes avaient un antécédent de thrombose veineuse profonde (5 %). Les anticorps non conventionnels présents chez toutes les femmes étaient : des anticorps anti-annexine V dans 23 % des cas (n=43), anti-PE dans 62 % (n=56) (IgG pour 34 %, et IgM 76 %), des anti-PS/PT dans 52 % (n=98) (IgG pour 67 % et/ou IgM pour 70 %) et anti-β2GpI IgA dans 2 % (n=1). Vingt-huit pour cent de patientes présentaient une positivité de plusieurs antiphospholipides non criteria (n=53). Au moins une grossesse après la mise en évidence de ces anticorps est survenue chez 79 % des patientes (n=148). Un traitement pendant la grossesse était prescrit dans 86 % de cas (n=127) par : aspirine seule (n=37 ; 29 %) ; association d’aspirine et d’HBPM (n=82 ; 65 %), corticothérapie à faible dose (n=16 ; 13 %) et/ou hydroxychloroquine (n=17 ; 13 %). Une grossesse vivante était obtenue dans 57 % des cas (n=84) avec un terme médian de 38 SA. Une complication maternelle et/ou fœtale était notée dans 38 % des grossesses (n=57) : prééclampsie ou HELLP syndrome (n=11 ; 7 %), retard de croissance intra-utérin (n=5 ; 3 %), oligoamnios (n=2 ; 1 %) et pertes fœtales (n=37 ; 25 %) (causes maternelles anatomiques, infectieuses, hormonales ou materno-paternelles chromosomiques exclues), sans aucun cas de thrombose.
Conclusion |
Le SAPL séronégatif est donc une réelle entité clinique associée aux anticorps antiphospholipides non criteria. Le pronostic obstétrical de ces patientes est impacté avec des complications maternofœtales pour plus d’un tiers des grossesses dans notre série européenne. Cette étude plaide pour la recherche systématique des anticorps antiphospholipides non criteria en cas de SAPL clinique séronégatif afin d’encadrer et de traiter au mieux les grossesses pour en améliorer leur devenir. Des études prospectives sont nécessaires pour confirmer et approfondir ces données.
Le texte complet de cet article est disponible en PDF.Plan
Vol 40 - N° S2
P. A84-A85 - décembre 2019 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
L’accès au texte intégral de cet article nécessite un abonnement.
Déjà abonné à cette revue ?